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HISTOIRES

Napoletano 

En famille nous ne parlions que rarement de nos origines, je ne connaissais Naples qu’à travers les récits des gens du quartier, les films de Mafia, et la cuisine. A l’époque de mon père Le quartier n’avait pas bonne réputation dans la ville, pour les français de souche les italiens qu'ils soient de Gâete, Naples ou bien Cetara étaient tous des Calabrais.

Plus tard, j’ai pris conscience de la force de la culture Napolitaine dans nos foyers, les cuisines sentaient bon l’Italie, notre vocabulaire était riche de mots Napolitains.

Je me souviens d’Ambroise un enfant du quartier rentré au pays. Et tous ces matelots qui passaient la saison de pêche à Séte. A l’école nous avions pour la majorité d’entre nous des noms à consonance Méditerranéennes.

Nous ne sommes pas nombreux à ne pas avoir fait la communion, la plupart de mes copains étaient enfants de chœurs. Nos familles ont quittés la Campanie à la fin du 19em siècle et pourtant un siècle plus tard nous sommes toujours un peu Napolitain. Qui n’a pas eu sa corne en or à sa naissance ? qui n’a jamais juré en dialecte? est ce le linge propre aux balcons ? est ce le parlé fort ? ou les odeurs de la macaronade dominicale et des tielles que nous amenions cuire chez Lubrano le boulanger?

C’est après avoir lu Eléna Ferrante et les similitudes avec mon enfance, que j’ai eu envie d’aller à Naples.

Ce fut un choc pour moi de découvrir le chaos, du centre historique. Loin des récits paradisiaques de la ville lumière. Je me suis pourtant de suite senti chez moi, mais inlassablement la même question, que serai je devenu si mes aieux étaient restés ici ? quel aurait été mon destin ? Ils ont fui la misère, nous n’étions pas camoristes mais plutôt communistes. Je ne peux m’empécher de faire le parallèle avec les vagues migratoires contemporaines. Ma famille est elle arrivée à Séte en bateau ? comment ont-ils été accueillis?

Ils sont devenus français et ont pu donner à manger et une éducation à leurs enfants, ce pourquoi ils étaient venus. Ils ont indéniablement marqué Séte de leur culture. Je me sens pleinement français, mais mon fils s’appelle Toni, avec un I s’il vous plait.

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